Le 17 octobre est la journée mondiale du don et de la greffe d’organes. Une occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet épineux et déplorer le retard que nous enregistrons dans ce domaine.
-Le don d’organe est un acte de générosité et de solidarité qui peut sauver des vies. Chaque jour, des hommes, des femmes et des enfants meurent parce qu’ils n’ont pas pu être transplantés à temps.
-Selon l’association Reins, 27000 patients sont sous dialyse, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. La majorité de ces patients espèrent de se faire greffer pour soulager leur souffrance et améliorer leur qualité de vie.
-Selon le ministère de la santé, entre 2012 et 2014, le Maroc a enregistré 125 opérations de greffe de reins et cinq de foie, alors qu’en France, ces interventions ont atteint respectivement, 9105 et 3181. Pire encore, le taux de donneurs cadavériques n’est que de 0.4 par million d’habitants au Maroc contre 24,8 en France. Toujours selon le ministère, le Maroc devrait opérer annuellement 1000 greffes de cornées, 250 greffes de reins et 300 greffes de moelles épinières. Mais la réalité est tout autre. Seulement 370 greffes de cornées ont été réalisés en 2014, 29 de moins qu’en 2013, le nombre de greffes de reins a atteint 56 la même année et celui de moelles épinières 57.
-Contrairement aux idées reçues, l’Islam autorise et encourage le don d’organes. Dieu est miséricorde, Il nous incite à donner et à partager. D’ailleurs, un verset coranique explique très bien cette situation « Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes » on imagine donc la grandeur de cet acte.
-Le don d’organes, est régit par la loi numéro 98.16 relative au don, au prélèvement et à la transplantation d’organes et de tissus humains. La dite loi traite deux manières de don, la première sur une personne décédée. La deuxième procédure organise le don et le prélèvement d’organes sur une personne vivante. Concernant le don et le prélèvement d’organes sur une personne vivante, il ne peut être effectué que dans l’intérêt thérapeutique d’un receveur déterminé : les ascendants, les descendants, les frères, les sœurs, les oncles, les tantes du donneur ou leurs enfants. Le prélèvement peut être effectué dans l’intérêt du conjoint du donneur à condition que le mariage soit contracté depuis une année au moins. Cette délimitation stricte du champ de donation entre êtres vivants est justifiée par la volonté du législateur de persuader toute tentative de don à but lucratif des personnes nécessiteux.
-La loi régissant le don d’organe exige la gratuité de l’acte, l’anonymat et le consentement. Pour cela, une personne qui veut donner, doit de son vivant s’inscrire sur le registre auprès du président du tribunal de première instance de sa région.
-Chaque année, l’association Reins organise des campagnes de signatures et d’inscription groupées sur les registres de don d’organes dans les tribunaux de premières instances de Casablanca et rabat.