Elle ne se considère pas comme une athlète accomplie, mais Zineb Khomsi Zobkhi en est forcément une. Adepte de longues marches en forêt ou à la plage, la jeune femme de 33 ans compte à son actif plusieurs participations à des trails et semi-marathons au Maroc. Elle a également réalisé l’ascension du plus haut sommet du Maroc (le Toubkal) et pris part en 2016 au Marathon de New York. Elle s’est lancée, en avril dernier, dans le grand bain de l’emblématique Marathon des sables (MDS). Elle nous livre ses impressions sur cette aventure saharienne qui, à coup sûr, la marquera pour toujours.
Le Marathon des sables est une course d’une extrême difficulté. Qu’est ce qui t’a décidé à t’engager dans cette « galère » ?
Je concède qu’il s’agit en effet d’une course particulièrement éprouvante. Toutefois, mis à part les conditions extrêmes dans lesquelles elle se déroule, notamment en ce qui concerne l’aspect morphologique du parcours (alternance entre dunes, plateaux caillouteux et autres djebels à escalader) et les aléas météorologiques (tempête de sables et chaleur accablante), le Marathon des sables a son charme. D’abord, comme c’est une course à étapes dans le désert, son caractère itinérant nous permet de courir dans des endroits différents et de vivre des émotions bariolées, à l’image des paysages traversés. Ensuite, c’est une épreuve qui nous permet de nous surpasser et de nous découvrir davantage. C’est comme si nous voyagions à l’intérieur de nos personnes, pour découvrir nos ‘moi’ respectifs… Croyez-moi, c’est une expérience unique et jouissive. Et puis, il y a la vie au bivouac. Quand je rentre le soir et retrouve ma tente, c’est comme si je retrouvais mon palais (rires).
Qu’est-ce que cela fait d’être la seule Marocaine en lice cette année ?
C’est bien dommage ! Mais bien plus que cela, c’est le faible taux [13 Marocains sur 977 participants, soit moins de 2%, NDLR] de participation des athlètes marocains qui m’a interpellée de façon générale. J’aurais souhaité voir beaucoup plus de participants nationaux… Il y a bien des raisons à cette sous-représentation, des raisons liées notamment à la difficulté pour les athlètes de trouver des sponsors. Cela dit, c’est une situation qui reste quand même regrettable dans la mesure où il s’agit d’une course hautement médiatisée et qui, de surcroît, se déroule chez nous !
Le fait de te retrouver seule athlète marocaine a dû te mettre une pression supplémentaire, non ?
Pas vraiment… Je considère en effet cette ‘responsabilité’ plus qu’une fierté qu’une pression de plus sur mes frêles épaules. C’est très exaltant de représenter toutes les femmes marocaines, qu’elles soient sportives ou pas. Et cela m’a requinquée et m’a permis d’aller jusqu’au bout de l’épreuve.
Propos recueillis par Bassirou Bâ